Une fois délibérément pour te promener dans l’un de tes domaines fantasques
Il t’a fallu m’imaginer mort enfin
Que je ne vinsse pas te déranger sous un soleil de catastrophe Et chaque fois depuis que je te regarde
Je me souviens de ce que tu m’as tué comme on chante
Et que je ne vis après tout que parce que tu le veux bien
Ces yeux-là se sont imaginé le monde sans moi
Cette bouche a parlé de moi tout naturellement au passé
Tout ceci en plein vingtième siècle Avec des satellites autour de la terre et des machines à penser Mais un couteau reste un couteau
Un cœur un cœur
Il t’a fallu m’imaginer mort enfin
Que je ne vinsse pas te déranger sous un soleil de catastrophe Et chaque fois depuis que je te regarde
Je me souviens de ce que tu m’as tué comme on chante
Et que je ne vis après tout que parce que tu le veux bien
Ces yeux-là se sont imaginé le monde sans moi
Cette bouche a parlé de moi tout naturellement au passé
Tout ceci en plein vingtième siècle Avec des satellites autour de la terre et des machines à penser Mais un couteau reste un couteau
Un cœur un cœur
Louis Aragon, Elsa, 1859.