Rainer Maria Rilke

De Ton Rêve Trop Plein

De ton rêve trop plein, fleur en dedans nombreuse, mouillée comme une pleureuse, tu te penches sur le matin. Tes douces forces qui dorment, dans un désir incertain, développent ces tendres formes entre joues et seins.Rainer Maria Rilke, Les Roses, 1924.

Comment Encore Reconnaître

Comment encore reconnaîtrece que fut la douce vie ?En contemplant peut-êtredans ma paume l'imagerie de ces lignes et de ces ridesque l'on entretienten fermant sur le videcette main de rien.Rainer Maria Rilke, Vergers, 1857.

C’est presque l’invisible qui luit

C'est presque l'invisible qui luitau-dessus de la pente ailée ;il reste un peu d'une claire nuità ce jour en argent mêlée. Vois, la lumière ne pèse pointsur ces obéissants contourset, là-bas, ces hameaux, d'être loin,quelqu'un les console toujoursRainer Maria Rilke,...

La Déesse

Au midi vide qui dort combien de fois elle passe, sans laisser à la terrasse le moindre soupçon d'un corps. Mais si la nature la sent, l'habitude de l'invisible rend une clarté terrible à son doux contour apparent.Rainer Maria Rilke, Vergers , 1857.